Ma démarche de thérapeute

Qu’est-ce qu’une psychothérapie intégrative ?

De nombreux psychologues, psychanalystes et psychothérapeutes se sont rendus compte qu’aucune approche thérapeutique ne peut prendre en compte tous les aspects de la personne. Ils utilisent alors des techniques empruntées à différentes approches (Ego-psychologie, Analyse Transactionnelle, PNL, TCC, Gestalt-thérapie, etc.). Et selon la thérapie, l’entretien clinique sera mené de manière différente : directif, semi-directif ou non-directif. Les puristes de certains courants défendent un cadre fixe et immuable à l’intérieur duquel la personne doit évoluer. Mais beaucoup de thérapeutes font évoluer le cadre de leur pratique clinique en fonction de la personne qu’ils reçoivent, pour que justement ce cadre ne devienne pas le premier obstacle à l’évolution ou au changement.

Pour information, en Amérique du Nord, les trois-quarts des psychothérapies sont intégratives.

En Europe, la situation est restée beaucoup plus partagée, et les divers « courants » campent sur leurs positions.

Pour ma part, depuis que j’ai découvert l’approche narrative durant mes années de formation en psychanalyse, j’ai réfléchi sur l’association de la psychothérapie analytique brève et de la thérapie narrative. Dans ma pratique de la thérapie de couple ou de la thérapie individuelle, j’utilise les principaux concepts de l’approche narrative (externalisation du problème, histoire alternative, réalité préférée, « moments uniques », « re-auteurisation » de la personne, position décentrée du thérapeute, expertise du patient, etc.), associés à une approche psychanalytique brève, telle que formalisée par le psychanalyste Edmond Gilliéron dans les années 1980, et qui permet de prendre en compte la « face cachée de l’âme » : actes manqués, rêves, lapsus, Inconscient...

Cela donne une pratique dite de « thérapie brève », comme l’est la Thérapie Narrative, avec la possibilité de travailler de manière plus profonde, plus « analytique » sur le problème principal du patient, celui qu’il faut « travailler » en priorité.

Cela permet aussi, et c’est cela qui m’apparaît comme essentiel, de prendre en compte la part d’inconscient qui réside en chacun de nous, et qui habituellement n’est pas pris en compte dans une thérapie brève.

Ma pratique

Elle se déroule dans un premier temps, sur 4 ou 5 séances. Cela permet de cerner le problème actuel de la personne ou du couple, très souvent de le faire évoluer, si ce n’est de le « régler ». Je parlerai ici plutôt de réglage ou d’adaptation plutôt que de « guérison ».

Ce nombre de 4 ou 5 séances est basé sur une statistique bien réelle : la majorité des couples qui consultent attendent un résultat en 4 ou 5 séances. Pour ce qui est d’une thérapie individuelle, ce cycle court permet de régler la situation problématique du patient ici et maintenant. Car l’objectif premier d’une thérapie brève est de permettre à la personne ou au couple de reprendre sans tarder une vie plus « normale ».

Dans un second temps, pour aller chercher la cause d’un trouble du comportement, d’un accès de panique, d’un sentiment de mal-être, d’une dépression, le travail à faire doit souvent être plus analytique, plus dans la durée. Ce qui implique une psychothérapie un peu plus longue, se déroulant sur une douzaine de séances.

Objectif de la thérapie

Mon contrat thérapeutique avec le couple ou avec la personne est de « régler » la souffrance ressentie par chacun dans sa relation. En effet, ce n’est pas le couple qui est en souffrance mais les relations à l’intérieur et à l’extérieur du couple. Et pour la personne, c’est sa relation entre elle et son environnement, ou entre ses actes et ses désirs, entre ce que l’on projette de faire, et ce qui est effectivement réalisé.

En tant que thérapeute, je suis persuadé que seule une vraie relation thérapeutique avec une personne ou un couple permet de trouver des solutions aux conflits constatés : deuil, perte, maladie, rupture, conflits de couple, problèmes financiers, stress, anxiété, problèmes de nutrition, problèmes d’addiction, dépression, perte d’emploi, traumatismes divers, maltraitance, abus sexuel, violence conjugale, accès de colère, isolement…

Mon objectif est d’accompagner la personne ou le couple, pour se dégager le plus rapidement possible d’une situation « saturée de problèmes » , et se diriger vers une réalité « préférée » : pour un couple de renouer des relations, et pour la personne de retrouver une existence riche en possibilités.

La créativité

Une des expériences les plus pénibles à vivre, ce sont bien ces moments où nous ressentons un vide intérieur, un sentiment d’inutilité de notre vie, la perte de sens de notre propre travail. On se dit : à quoi ça rime tout ça ? Et nous voilà dans le brouillard, sans solution, sans savoir quoi faire pour nous sortir de là. Nous n’avons plus de créativité.

La créativité n’est pas réservée aux seuls artistes, chacun de nous l’utilise quotidiennement. Dans notre vie privée ou professionnelle, dans notre couple ou avec nos enfants, nous sommes très souvent confrontés à un « problème ». Notre créativité est en permanence sollicitée. Le plus souvent, nous avons la solution, nous « gérons » parfaitement la situation.

Et parfois, nous n’y arrivons pas, et nous avons le sentiment d’être inutiles. Alors notre créativité se transforme en destructivité. Contre les autres (colère, irritabilité, soupçons, paranoïa….) ou contre nous-mêmes (perte d’estime de soi, auto-dénigrement, destructivité).

C’est à ce moment-là qu’il faut pouvoir réagir, relancer sa créativité, et ne pas rester comme « collé » au problème.

Changement

Est-ce qu’une personne, est-ce qu’un couple doit changer ?

Si de la souffrance est ressentie, la réponse est évidente. Et si un adolescent, une femme, un couple est venu consulter, c’est qu’un changement est espéré.

Plus largement, est-ce que chacun de nous peut s’empêcher de grandir, vieillir, en un mot de « changer » ? Car c’est cela changer : évoluer tout en restant fidèle à soi-même.

Mais le premier obstacle au changement est parfois la personne ou le couple. Trop de personnes veulent « aller mieux » sans rien changer, sans se remettre en question. Elles attendent un miracle, en quelque sorte.

De même que la situation actuelle d’un couple ou d’une personne est arrivée « sans que personne ne le désire », sans que personne n’ai vu les choses évoluer peu à peu, de même l’avenir d’un patient (couple ou personne) doit passer par une analyse de la situation, puis du sujet lui-même.

Un changement arrive toujours, du moment que les efforts de chacun des membres de la relation thérapeutique tendent vers cet objectif. Que ce soit le patient ou le thérapeute.

Position du thérapeute

Ma conviction est qu’un thérapeute doit être impliqué dans sa relation thérapeutique, tout en n’ayant aucun intérêt personnel quand à l’avenir de cette thérapie. Je ne suis pas là pour dire à un patient comment vivre, ni lui indiquer un choix de vie, ni le juger. Je dois accompagner une patiente en perte de confiance vers une reprise d’autonomie, un couple vers un équilibre de relations qui lui convienne, un patient vers un nouveau récit de vie dont il sera l’auteur.

Je suis là pour que la personne prenne conscience de -ou reprenne confiance en- ses compétences, ses aptitudes, ses valeurs, ses envies, en un mot sa vie.

Je ne serai jamais l’expert à la place de la personne ou du couple que je reçois.

Dans un cabinet de psychothérapie, le seul expert présent, est la patiente, le patient, le couple. Ce sont eux qui savent ce qu’est leur vie. Je suis là pour les aider à reprendre le contrôle de leur conduite de vie, à prendre conscience que chacun de nous a ses « angles morts », ces choses qu’on ne veut pas voir, ou qu’on ne sait pas voir, et qui gênent souvent nos manœuvres dans la conduite de notre vie.

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